CHAPITRE IV


SCIENCE OCCIDENTALE FACE AUX NOIRS

Pour justifier et perpétuer sa domination sur le Monde noir, l’Occident s’est imprégné d’une idéologie de dominateur dont les inévitables concepts erronés atteignent même le Monde scientifique occidental et l’handicape dans sa recherche de vérité. Les documents qui vont suivre l’affirment et le prouvent

 

AU FOND DE L’INCONNU IL Y A LES CONQUÊTES NÉCESSAIRES

Un vulgarisateur scientifique américain bien connu et savant de la NASA, le professeur Carl Sagan est l’auteur entr’autres, avec sa femme Linda, du fameux « message spatial » gravé sur « Pioneer 10 » à l’intention d’éventuelles civilisations extra-terrestres, rencontrées un jour - qui sait - à travers notre Galaxie. Le professeur Sagan manie très bien l’humour et adore l’allégorie. C’est donc par une parabole, que le 10 avril 1978, Lucien Bonnet lui adresse ce message :

Montréal, le 10 avril 1978.

Cher M. Sagan,

Il arrive parfois qu’un rêve devienne réalité. C’est le cas aujourd’hui. Par l’entremise de M. Emil Palm. Ericksen, fonctionnaire au Consulat Général des États-Unis d’Amérique à Montréal, je communique avec l’homme de Science Américain dont j’admire le plus les travaux et les recherches.

Au professeur Carl Sagan et à son épouse qui, aux approches de l’an 2000, pensent que les temps sont venus de signaler, par des messages tangibles, à d’autres êtres intelligents possibles de l’univers la présence de notre humanité terrestre, qu’il me soit également permis d’adresser un message simple, issu de patientes recherches. Ce message, je le formule comme suit :

« À l’échelle cosmique comme à l’échelle terrestre, l’obscurité ou la noirceur fait partie intégrante du processus de la lumière et de la couleur ».

Mon but est de vous entretenir de ce sujet particulier et des raisons qui m’ont amené à effectuer ces recherches dans le contexte des problèmes d’un petit pays, tourmenté comme son relief, où je suis né et qui m’a vu grandir, dont le nom « Haïti » signifie « Terre de montagnes ». Ce pays connaît depuis assez longtemps certaines difficultés inhérentes à toute collectivité confrontée à un problème d’identité. Au Canada où je vis et me suis bien acclimaté, ce sujet, cependant, motive toujours mes recherches, suscite mes démarches, explique l’audace de mes propos. Dans ce contexte particulier de conflits séculaires où s’affrontent l’intérêt et l’origine raciale, il importe d’aller au fond des choses. Parallèlement, il convient de signaler l’Optique, cette branche de la Physique énergétique où fleurissent encore, tenaces, à grand renfort de brevets d’invention et de secrets de fabrication, des tabous scientifiques aberrants sur la couleur, l’obscurité, la lumière. Toute recherche rationnelle de solutions originales, même avant-gardistes, au niveau de la Science comme des mentalités, semblerait ici nécessaire et préalable à l’établissement d’une situation d’équilibre.

N’étant pas un « savant », mais peut-être le plus obscur parmi les plus obscurs des chercheurs obscurs de tous les temps obscurs, je demande au professeur Sagan de m’accorder un insigne privilège : celui d’accepter que je lui confie, à toutes fins qu’il jugera utiles au succès de cette démarche, mes modestes résultats et la démonstration ou illustration que propose mon schéma. Sur une même pellicule photographique j’ai voulu réunir, à ma façon, des éléments et conditions que je crois indispensables à l’analyse et à la synthèse des couleurs. Voici donc quatre films dits « séparations de couleurs » et les épreuves couleurs à l’appui de cette donnée.

Les phrases que je vais citer sont de vous. Elles sont tirées d’une entrevue que vous accordiez au correspondant d’un magazine français et je cite : » … après Apollo, les savants ont été découragés. Vous savez pourquoi ils ont été découragés ? Parce que le ciel sur la Lune est noir. Ça les a déprimés. Vous croyez qu’il s’agit d’une blague ? Pas du tout. Les savants sont plus fragiles qu’il n’y paraît. Or le ciel de Mars est rose. Les voilà qui reprennent espoir ».4

4 Catherine Delaprée, « L’homme clef de Viking ; Et maintenant il faut tout revoir… »,
 Le Point no 204 - 16 août 1976, pp. 48-49.

Je vois d’ici votre sourire et celui de madame Sagan qui semblent dire : « les roses ne vivent que ce que vivent les roses, l’espace d’un matin ».

L’énigme de l’espace n’en est pas à un matin près. Ses ténèbres, avec leur profondeur inouïe, toujours si secrètes et tellement intrigantes, à la limite du désespoir et de la déraison, de la peur et du dégoût, de la haine et de la damnation, par suite de l’ignorance ou de l’indifférence, cachent jalousement d’incroyables ressources bénéfiques à la Science qu’entrevoit seulement la perspicacité ou la sagesse de chercheurs avant-gardistes de la trempe et de la personnalité du professeur Sagan.

N’en déplaise à la « Genèse » biblique qui, de génération en génération, apprend à qui veut l’entendre de cette oreille que « Dieu sépara la lumière des ténèbres » (Ge 1,4), ni à Sir Isaac Newton avec son prisme qui nous en fait voir de toutes les couleurs laissant dans l’ombre la plus grande inconnue de tous les temps, l’obscurité elle-même, je tiens à souligner que « la rose noire de l’espace », arbitrairement niée comme valeur positive, toujours perçue négativement, discrète, si peu envieuse de la lumière qu’elle l’absorbe pour bien la conserver, l’obscurité, dis-je, a pu passer pour la négation même de la lumière alors qu’elle en est le prolongement.

Depuis que le monde est monde l’harmonie et la complémentarité existent entre la lumière et les ténèbres dont les effets, équivalents ou adéquats, judicieusement équilibrés à l’échelle cosmique, font penser, comme les Sages de toujours, que dans ce tout cohérent constitué par l’univers « rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme ».

La question que l’on se pose le plus souvent est celle-ci : « que serait notre vie sans lumière » ? Toutes choses égales d’ailleurs et selon, entre autres, la loi universelle de la conservation de la matière et de l’énergie, « que serait notre vie sans ténèbres » ? Dès lors, que l’on dise à volonté : « l’obscurité est une absence de lumière » ou « la lumière est une absence d’obscurité », n’est-ce pas là une simple question de sémantique ? Réconcilier la lumière avec les ténèbres est un message simple que tout voyageur éventuel de l’espace, de type humanoïde terrestre ou extra-terrestre devrait pouvoir saisir sans trop de difficulté. Dans l’intérêt de toute civilisation avancée, obtenir une heureuse conjugaison des formes visibles et invisibles de la matière ou de l’énergie, c’est l’occasion de se dépasser soi-même en déplaçant ses propres limites.

La partie dite lumineuse de l’univers, si brillante soit-elle et si représentative qu’elle semble éclipser tout le reste laissé dans l’ombre par l’éclat de son propre rayonnement, ne saurait à elle seule constituer le tout qui se livre d’emblée à la perception et à la prospection des chercheurs. Encore faut-il qu’on veuille aller au fond des choses !

Le fond des choses est souvent voilé par les mentalités. Les mentalités sont fonction du cerveau humain. Il est intéressant de noter que ce qui fait le plus notre fierté, ce merveilleux cerveau humain, physiquement, à notre insu, fonctionne depuis toujours dans la plus complète obscurité. La boîte crânienne de l’homme, sans contredit, constitue le plus beau modèle de chambre noire qui ait été réalisé. Sur le plan strictement Optique comme sur le plan psychologique on devine aisément les blocages possibles. Quand on veut faire appel aux capacités supérieures de l’homme, on parle alors volontiers de « matière grise ». De la matière grise dans une chambre noire avec ou sans prisme quelle situation délicate ! Serait-ce là toute la subtilité ?

Du sol gris de la Lune, dans l’harmonie concertée des formes constructives visibles et invisibles de l’énergie lumineuse maîtrisée, la rose blanche et la rose noire du cosmos et la possibilité de roses de toutes les couleurs — de quoi faire rougir le ciel de Mars — posent le véritable défi de l’espace et du vaisseau spatial de l’ère moderne. Inertie, vitesse spectrale, vitesse égale ou supérieure à la vitesse de la lumière et réversibilité du phénomène savamment contrôlé, quelle synthèse nouvelle, mais aussi quelle libération ! Comparaison n’est pas raison mais la face cachée de la Lune, si mystérieuse soit-elle, n’est pas un chemin de non-retour.




 

 

 

 

À la limite de la lumière il y a l’obscurité. À la limite de l’obscurité on peut trouver la lumière. Réconcilier les « Fils de la lumière » (1 Th 5.5) — ceux du Zénith, du Soleil Levant ou du Soleil Couchant — avec les « Fils des ténèbres » (1 Th 5.6), pourrait peut-être devenir un jour une question de mentalité scientifique.

« Il y eut un soir et il y eut un matin… » (Gen. 1,5).

Serait-ce là, Professeur, l’un des aspects harmonieux du cycle vital de l’espace ?

Je vous remercie de la bonne attention portée à la présente et vous prie d’agréer, monsieur Sagan, l’expression de mes sentiments distingués.

Lucien Bonnet

 

LA THÉORIE DE NEWTON SUR LES COULEURS EST FAUSSE

À la suite de l’article que j’ai publié dans LE DEVOIR du 26 février dernier sur les préjugés anti-noirs en Occident, de nombreuses réactions se sont manifestées au Canada, tant dans la communauté noire que dans le milieu scientifique. La plupart de ces personnes qui ont pu me joindre, tout en m’approuvant totalement dans mon analyse expliquant les causes profondes de ces préjugés, affirment rester sur leur appétit lorsque je parle de leur nocivité dans le domaine scientifique et que je cite, comme exemple de cette contagion, la théorie de Newton sur les couleurs.

L’espace limité qui m’était réservé n’ayant pu me permettre de m’étendre sur ce point, qu’il me soit permis maintenant de démontrer, avec concision, pourquoi la théorie de Newton sur les couleurs est fausse.

Tout d’abord, qu’est-ce que cette théorie de Newton sur les couleurs ?

Rappelons que la notion de couleur issue d’expérimentation à caractère scientifique découle en Occident de la fameuse démonstration à laquelle se livra en 1665 le célèbre savant Isaac Newton.

Cette expérience consiste à faire passer un « rayon lumineux visible » appelé « lumière blanche », à travers un prisme dans une chambre noire, et provoquer la décomposition de cette lumière en un « spectre continu » de toutes les couleurs.

Newton ainsi, avait cru démontrer que la « lumière blanche » se décompose à travers le prisme en une série de sept rayons réfractés qui produisent sur l’écran où y ils sont projetés des couleurs passant du rouge au violet. Il en concluait donc que la « lumière blanche » renferme différentes lumières dont chacune est plus sombre qu’elle, « la lumière blanche », en tant que partie de l’ensemble. Quant à la plus sombre de toutes, l’obscurité, elle ne saurait, selon lui, constituer qu’une absence de lumière.

Or, à mon avis, qui est aussi le point de vue de plusieurs grands savants, la chambre noire, qui était véritablement noire, devient, une fois pénétrée par le « rayon lumineux visible », un lieu constitué d’un mélange d’obscurité et de « lumière blanche » et n’est donc plus une chambre noire. C’est là l’origine même de « l’erreur de Newton » qui provient d’une mauvaise observation.

En d’autres termes, les éléments de base de son expérience ne sont pas ce qu’il croit qu’ils sont : au cours de l’expérience, nous avons affaire en réalité à une chambre quasi noire, ou encore, quasi blanche. En conséquence, le prisme qui se trouve à l’intérieur de cette chambre quasi noire reflète cette réalité, c’est-à-dire qu’il est déjà soumis à ce mélange de « lumière blanche » et d’obscurité. Ce qui a échappé à l’observation de Newton.

En effet, le prisme, dans la chambre noire de l’expérience, d’un angle il reçoit l’obscurité, de l’autre un faisceau de « lumière blanche ». Il met ainsi en situation ces deux éléments. À son niveau, le rayon lumineux « incident » se trouve transformé, adouci sous l’effet de l’ombre environnante. Jouant le rôle de mélangeur d’ondes le prisme intègre à la fois la « lumière blanche » et l’obscurité. Il en fait la synthèse « in vitro » selon un degré donné dans « l’échelle des gris » actuellement bien connue dans le domaine de la photographie et de la télévision en couleurs. Sous l’effet du « rayon incident » qui agit comme un projecteur, le « rayon réfracté », d’un gris très subtil, passe à travers le prisme. Issu à la fois de la « lumière blanche » et de l’obscurité se forme, dans une chambre quasi noire sur un écran quasi blanc, le « spectre continu » de toutes les couleurs.

Ainsi donc, nous constatons que la « gamme continue » des couleurs, telle que nous la connaissons, constitue la décomposition non pas de la « lumière blanche » mais d’un mélange de « lumière blanche » et d’obscurité, c’est-à-dire d’un gris. « C’est, écrivait déjà le savant allemand Wolfgang Gœthe, la preuve de la loi selon laquelle la lumière n’est qu’un mélange de lumière et de ténèbres, à des degrés divers ». La théorie de Newton sur les couleurs s’avère ainsi totalement fausse.

Et pourtant, les techniques utilisées par les industries de photographie, et donc de cinématographie et de télévision, reposent toujours sur cette théorie erronée.

En photographie, les laboratoires sont les premiers à découvrir, dans leurs manipulations, que la somme des couleurs du spectre donne un gris et non un blanc. Si bien qu’ils se trouvent contraints d’introduire la couleur noire pour obtenir le blanc. C’est là une démonstration en sens inverse que le noir est partie intégrante du processus de la lumière et de la couleur. Chose qui a, faut-il le rappeler, totalement échappé à l’observation de Newton. Malheureusement, si dans leur application et leur usage de la gamme des couleurs, les laboratoires de photographie s’aperçoivent de l’erreur de Newton et la corrigent sur le plan pratique, ils ne s’en démarquent pas pour autant.

Pourquoi ?

D’aucuns pourraient affirmer que les grandes industries utilisant le processus de la couleur (imprimerie, photographie, cinéma, télévision et même microprocesseur) maintiennent cette théorie erronée pour des questions de gros intérêts financiers, notamment en ce qui a trait aux brevets d’invention et aux secrets de fabrication, quoique, également, des préjugés anti-noirs profondément enracinés dans la culture occidentale ne seraient pas étrangers, dans le domaine de l’Optique, à « cette phase de repos et presque de stagnation plutôt que de progrès théorique ».

Il revient donc aujourd’hui au Monde scientifique (universitaires, chercheurs, etc.) de dépasser de tels handicaps et de corriger la théorie de Newton, afin de laisser libre la voie au cheminement du progrès.

Lucien Bonnet

Article publié dans le journal montréalais « Le Devoir » en date du 15 avril 1986.
L’auteur, Montréalais d’origine haïtienne, a réalisé un film intitulé « Où vas-tu Haïti ? ».



COULEURS, OPTIQUE ET RACISME

Si l’on vous proposait de chambouler toutes les lois d’Optique péniblement apprises ? Si l’on émettait l’hypothèse que le blanc est absence de couleurs plutôt qu’accumulation de toutes les couleurs ?

M. Lucien Bonnet, Montréalais d’origine haïtienne qui se fait une spécialité de l’Optique, affirme que « l’obscurité (ou la noirceur) fait partie intégrante du processus de la lumière et de la couleur » ; il éprouve de la difficulté à obtenir, des laboratoires, le rendu exact de certaines photos où la superposition de pellicules (jaune, magenta, gris et bleu) produit un contour noir, même si la scène a été prise en plein jour.

Pourquoi cette insistance de M. Bonnet qui, dans les coulisses de la 17ième Assemblée générale de l’UAI (Union Astronomique Internationale) s’est encore activé à marteler ce thème hétérodoxe qui, si on l’adoptait, renverrait aux limbes plusieurs auteurs de manuels de Physique ?

M. Bonnet a déjà adressé une lettre au professeur Carl Sagan, astrophysicien de la NASA. Il a édité cette lettre à compte d’auteur et persiste à croire que le Monde scientifique dans son ensemble — et celui des spécialistes de l’Optique surtout — n’est pas tout à fait intéressé à vérifier toutes les hypothèses.

L’Optique, écrit-il, cette « chasse gardée » du Monde scientifique, ce domaine choyé « dont les approches, apparemment subtiles et barbelées, sont plutôt cousues de fil blanc »…

On aura deviné qu’à travers cette recherche, M. Bonnet essaie de rétablir les perspectives, de fouiller jusqu’aux confins du racisme anti-noir. « Le fond des choses est voilé par les mentalités » et « parfois, des choses crèvent les yeux mais on fait l’autruche ».

L’insistance de M. Bonnet aura-t-elle raison de ce qu’il qualifie de « tabous scientifiques aberrants » ? Il a bien sûr connaissance des travaux d’Asimov sur les « Trous noirs ». Le professeur Sagan a déjà laissé entendre, en schématisant, que les savants avaient expérimenté la déprime quand ils se rendirent compte que le ciel de la Lune était noir… Mieux vaut alors axer les travaux sur Mars et son ciel… rose !

« Les penseurs comme Jacquard peuvent bien faire l’éloge de la différence mais l’impact de tels énoncés ne réussit pas à ébranler l’appareil scientifique et industriel (qui dira l’influence véritable de Kodak ?) bien réconforté dans sa gaine newtonienne », dit encore M. Bonnet. Il rend tout de même hommage à l’esprit de recherche de ses anciens professeurs : des pères du Saint-Esprit qui n’hésitaient pas à bien coter ses travaux, même s’ils allaient à l’encontre de l’enseignement officiel.

Clément Trudel


Article publié dans le journal montréalais « Le Devoir » du samedi 25 août 1979.


ÈRE SPATIALE, OPTIQUE ET RACISME

Le racisme, et plus particulièrement le racisme anti-noir, se manifeste sous de multiples formes. Mais seule la partie visible de l’iceberg est connue du grand public (émeutes raciales, ségrégations diverses, propos nettement racistes). L’autre partie moins visible mais fondamentalement plus importante ne cesse pourtant de conditionner la vie humaine. Elle constitue, en somme, un pesant handicap dans les relations inter-humaines voire même dans le cheminement du progrès scientifique.

Le professeur Carl Sagan, ce savant de la NASA, a pu déceler ainsi dans la recherche de pointe telle la recherche astrophysique un ensemble de préjugés anti-noirs qui, selon lui, sont autant de freins pour l’avancement des découvertes de l’ère spatiale.

Cet aveu lucide du professeur Sagan a provoqué une réaction positive mais critique de la part de Lucien Bonnet, membre de la communauté noire canadienne et spécialiste en Optique, cette « chasse gardée » du Monde scientifique, ce domaine choyé dont les approches, apparemment subtiles et barbelées, sont plutôt cousues de fil blanc.

Dans le Monde occidental, en effet, selon la théorie admise depuis Newton, on considère que le blanc est la synthèse des couleurs ; en réalité, selon Lucien Bonnet, c’est le contraire : le blanc constitue l’analyse ou le décodage « visible » de la lumière ou des couleurs, alors que le noir en est la synthèse ou la composition « invisible ».

Autrement dit, selon la thèse que défend l’auteur : l’obscurité ou la noirceur et par extension le « Trou noir » sont source d’énergie et de lumière.

Cette matière première de l’énergie lumineuse culmine, à son degré extrême de rayonnement, par neutralisation de toutes les couleurs du spectre, sous la forme de « lumière blanche », selon l’expression consacrée.

Par conséquent, le « noir absolu » — absorption de toutes les couleurs — est une composition divisible de la lumière. La théorie de Newton, sans contredit, donne une interprétation partielle à la notion de lumière en excluant le noir. La thèse de Lucien Bonnet tend à démontrer que le noir est non seulement partie intégrante du processus de la lumière mais en est la synthèse véritable. Le concept de lumière s’affirme donc comme étant un tout « divisible » comprenant une gamme d’intensités (ou de couleurs) où le noir est la forme « invisible » (ou absorbée) de l’énergie lumineuse ainsi considérée.

C’est pour apporter cette nouvelle vision scientifique de l’Optique que Lucien Bonnet a adressé la lettre précédente, particulièrement significative, au professeur Carl Sagan de la NASA.

Cette lettre reproduite sous forme de plaquette, a provoqué un vif intérêt dans les milieux d’information canadiens et haïtiens.

Au Canada, deux publications prestigieuses « Le Devoir » et « Le Québec Industriel » en ont fait mention, tandis que la télévision montréalaise « Télé-Métropole » à l’occasion de la XVIIe Assemblée générale de l’Union Astronomique Internationale tenue à Montréal au mois d’août 1979, a consacré une entrevue à l’auteur, Lucien Bonnet.

En Haïti, l’hebdomadaire « Le Patriote » a reproduit intégralement le document adressé au savant américain, le professeur Carl Sagan.

Conscient du fait que les notions véhiculées dans cet exposé pourraient aussi intéresser le Monde chrétien, l’auteur l’a fait parvenir également aux plus hauts dignitaires de l’Église catholique et à son Pasteur suprême, Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II.

En prenant connaissance de l’ensemble des éléments contenus dans ce sujet, le lecteur saura sans doute aborder le problème des couleurs, de l’Optique et du racisme sous un angle désormais plus serein et plus objectif.

Article publié dans Le Devoir du 25 juin 1980 .